Sleimane Abbes ministre syrien du Pétrole, a révélé cette semaine l’ampleur des pertes de l’économie syrienne dans le secteur des hydrocarbures, estimées à près de 21.4 milliards de dollars, au cours des trois années de guerre dans le pays.
La production pétrolière était pourtant l’une des principales sources de devises du pays avant le début des violences en mars 2011. Les pertes directes liées aux quantités de pétrole et de gaz volées ou gaspillées, aux dégâts subis par les infrastructures et les installations ainsi qu’aux lignes d’approvisionnement et aux moyens de transport endommagés, s’élèvent à 3.5 milliards de dollars. Les pertes indirectes liées au manque à gagner à l’image de la suspension par les compagnies étrangères de la prospection pétrolière dans le pays suite aux sanctions occidentales,sont estimées à 17.9 milliards de dollars. En trois années de conflit, la production de pétrole dans le pays est passée de 385 000 barils par jour à 17 000, soit une dégringolade de 96% tandis que la production de gaz chutait de moitié pour n’atteindre que 16.3 millions de mètres-cubes.
La grande majorité des puits de pétrole du pays se trouvent entre les mains des rebelles. Les principaux champs pétroliers dans la province de Deir Ezzor, dans l’est du pays, sont contrôlés par les djihadistes de l’EI (Etat Islamique) qui exportent le pétrole produit par le biais de négociants vers l’Irak et la Turquie, ce qui fait connaître au marché noir, une période florissante. L’EI vend le pétrole à des prix allant entre 20 et 40 dollars le baril alors qu’il coûte plus de 100 dollars sur le marché mondial. La Syrie parvient actuellement à satisfaire ses besoins en pétrole, grâce au concours de la Russie et de l’Iran, qui demeurent ses principaux alliés.
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