Pour avoir accordé une interview, l’ex-Première ministre thaïlandaise, Yingluck Shinawatra, a subi mardi une réaction acerbe du chef de la junte militaire au pouvoir. Celui-ci a menacé de lui interdire de quitter le territoire thaïlandais.
En fait, l’ancienne cheffe du gouvernement a répondu lundi aux questions du Bangkok Post. Au cours de cet entretien, Yingluck Shinawatra a trouvé des similitudes entre la destitution de son équipe exécutive et une agression à main armée d’un chauffeur.
« Soudain, quelqu’un pointe une arme sur ma tête et me demande de sortir de la voiture », a-t-elle confié à cet organe de presse. Il n’en fallait pas plus pour alerter le régime au pouvoir. A ce propos, l’actuel dirigeant de la Thaïlande, le général Prayut Chan-O-Cha, a réagi le lendemain devant les journalistes, les interrogeant en ces termes. « Qui pointe une arme sur elle ? ».
Dans la suite, la presse a voulu savoir si Mme Shinawatra pourrait se voir interdire de sortir de Thaïlande. Et au général Prayut d’indiquer qu’il a « demandé à (ses) collaborateurs en charge de la sécurité de se pencher sur la question ». Enfin, l’homme fort du pays a clairement menacé l’ex-Première ministre de « ne plus pouvoir voyager », après avoir rappelé que « si quelque chose est source de chaos ou de tensions, nous avons des mesures ».De son côté, Yingluck Shinawatra a affirmé, dans cette interview, « respecter les exigences » du pouvoir en place et s’occuper par la lecture, les rencontres avec des amis, le restaurant ou le shopping.
Pour rappel, cette femme politique, comme d’autres personnalités thaïlandaises, ont été retenues pendant plusieurs jours dans des camps militaires après le coup d’Etat de mai dernier. Depuis, elles ont été libérées après s’être engagées à ne plus faire de politique. Pour ce qui est de leurs voyages à l’étranger, ces personnalités politiques doivent, au préalable, fournir aux autorités thaïlandaises un itinéraire précis.
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