Une porte-parole du Shin Beth, la sécurité intérieure israélienne, a annoncé hier lundi la libération de toutes les personnes arrêtées la veille pour interrogatoire dans le cadre de l’enquête sur la mort d’un bébé palestinien et de son père dans un incendie attribué à des extrémistes juifs. Les médias israéliens avaient fait état d’une dizaine d’arrestations effectuées dans les colonies sauvages, c’est-à-dire illégales selon la loi israélienne.
Le Shin Beth et la police avaient procédé aux arrestations dans les colonies d’Adei Ad et de Baladim, dans le nord de la Cisjordanie occupée par Israël, toutes deux proches du village palestinien de Douma où a eu lieu l’incendie. Dans les faits, aucune avancée notable n’a été réalisée dans l’enquête depuis le placement en détention administrative de trois extrémistes juifs. Mis sous pression par cette affaire qui a suscité la colère et la crainte en Cisjordanie et l’indignation à l’étranger, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a pourtant multiplié les déclarations de fermeté, qualifiant, alors que le terme est généralement employé pour les agissements palestiniens, d’acte « terroriste » l’incendie criminel de Douma.
L’incendie criminel dans le village de Douma le 31 juillet qui a causé la mort d’un nourrisson palestinien de 18 mois et, huit jours plus tard celle de son père qui a succombé à ses blessures a été vivement reprise par les détracteurs du gouvernement israélien, les Palestiniens en tête, qui l’accusent de complaisance avec l’extrémisme juif. D’autant plus que cette affaire a coïncidé avec la mort d’une adolescente israélienne poignardée par un ultraorthodoxe juif lors de la Gay Pride à Jérusalem. La mère et le frère de quatre ans du nourrisson palestinien sont pour leur part toujours hospitalisés.
