Moscou offre sa coopération militaire à la France dans le bourbier syrien

IDEAST-CRISIS-SYRIA-PUTINLe chef d’état-major des armées françaises Philippe de Villiers et son homologue russe le général Valeri Guerassimov ont eu jeudi, leur premier entretien direct depuis le début de la crise ukrainienne, sur la « coordination » franco-russe des opérations militaires en Syrie, où les armées des deux pays sont déjà en guerre contre l’organisation jihadiste de l’Etat Islamique (EI).

Selon un communiqué publié par le ministère russe de la Défense, cet entretien a duré une heure et les deux responsables ont échangé leur évaluation de la situation sur le terrain et discuté de la manière d’accomplir la mission fixée par les présidents français et russe pour unifier les forces engagées dans la lutte contre le terrorisme international.

Les ministères de la Défense des deux pays n’avaient plus de contact direct depuis le début de la crise ukrainienne, au printemps 2014. Mais à la suite des attentats meurtriers du 13 novembre à Paris, le président français François Hollande prône une « coalition élargie et unique » contre le groupe Etat islamique en Syrie. Il a opéré à ce titre, un rapprochement avec la Russie, principal soutien du régime syrien de Bachar al-Assad.

Les présidents français et russes ont décidé d’étendre aux services secrets leur coopération dans la gestion du dossier syrien. Vladimir Poutine a ordonné à ses navires de guerre déployés en mer Méditerranée d’entrer en « contact direct » avec le porte-avions français Charles-de-Gaulle et de « coopérer avec les alliés » français.

A l’instar de la France, la Russie a décidé d’intensifier ses frappes en Syrie après le crash d’un Airbus russe en Egypte fin octobre dernier, désormais considéré par Moscou comme un attentat. La Russie, qui n’opérait que des bombardements tactiques et des avions d’appui au sol, a entamé cette semaine, le recours aux avions bombardiers stratégiques à long rayon d’action, plus puissants et décollant depuis la Russie.