Arabie Saoudite : la police religieuse perd des galons

Les autorités saoudiennes ont décidé de réduire les prérogatives de la police religieuse, (Muttawaa en arabe).

Cette police religieuse est accusée de commettre des abus en mettant en œuvre une politique de ségrégation des sexes et en contraignant les femmes à couvrir l’intégralité du corps lorsqu’elles sont en public.

Désormais, le « muttawaa » ou agent de la police religieuse ne pourra plus abuser de son pouvoir, particulièrement auprès des femmes. Ces dernières ont souvent été maltraitées pour n’avoir pas convenablement mis leur voile. En outre, la police religieuse châtiait les commerçants qui restent dans leurs magasins ou les gardaient ouverts aux heures de la prière.

Le gouvernement saoudien a adopté cette semaine des mesures de nature à mettre fin à l’excès de zèle des agents de la Commission pour la promotion de la vertu et la prévention du vice. Ces derniers, facilement reconnaissables de par leur thawb blanc (robe) atteignant la cheville, devront faire preuve d’une « bonne conduite », veiller à la « réputation » de la police religieuse et présenter leur carte d’identité en cas d’intervention.

Ils ne sont plus habilités à «arrêter ou détenir des personnes, ni demander leurs cartes d’identité, ni les suivre». Par contre, ils auront la possibilité d’effectuer des signalements aux forces de l’ordre ou à l’agence en charge de la lutte antidrogue.

Au cours du règne de roi Abdallah, le pouvoir du « muttawaa » avait d’ores et déjà été réduit. En 2013, le souverain saoudien avait diminué le budget de la police religieuse. De son côté, la population, qui a souvent été humiliée par les «muttawaa», est plutôt satisfaite de cette réforme.