Un responsable religieux chiite au Bahreïn déchu de sa nationalité

Les autorités bahreïnies ont décidé de déchoir de sa nationalité, Cheikh Issa Qassem, principal dignitaire religieux chiite dans le pays, attisant la tension qui prévaut déjà dans ce petit sultanat de la péninsule arabique dirigé par une dynastie sunnite alors que la grande partie de la population est chiite.

A Bahreïn, Cheikh Issa Qassem, considéré comme le principal dignitaire religieux chiite. Il s’illustre à la fois comme imam et prêcheur et n’hésite pas à critiquer régulièrement la politique du pouvoir bahreïni au cours de ses sermons hebdomadaires du vendredi.

Dans un communiqué diffusé lundi, le ministère bahreïni de l’Intérieur l’a accusé de servir «des intérêts étranger » et de promouvoir «le confessionnalisme et la violence». C’est sur la base de ces accusations, que Cheikh Qassem a été carrément déchu de sa nationalité, au même titre que bon nombre d’opposants avant lui.

Ces derniers temps, l’opposition bahreïnie semble être victime d’une répression de plus en plus forte. Pour preuve, le principal mouvement de cette famille politique, Al-Wifaq, a été suspendu au cours de la semaine dernière et son leader, Cheikh Ali Salman, a été condamné le mois dernier en appel, à une peine de 9 ans d’emprisonnement.

En outre, cela fait quelques jours que le militant bahreïni pour les Droits humains, Nabil Rajab, a été mis aux arrêts. Une situation qui a poussé le secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-Moon, à exprimer, tout récemment, son «inquiétude» et sa «consternation» à ce propos.

A ces critiques, le gouvernement de Bahreïn répond qu’il est confronté à un complot fomenté par l’Iran chiite, dont l’objectif serait de déstabiliser ce pays.