Le Shin Beth israélien accuse un employé d’une ONG d’aider Hamas

Les autorités israéliennes ont annoncé hier jeudi l’arrestation et la mise en examen de Mohammed El-Halabi, un employé de l’organisation caritative Vision Mondiale qu’elles accusent d’avoir détourné des millions de dollars pour aider le mouvement palestinien Hamas à construire des tunnels et à acheter des armes. Vision Mondiale a formellement démenti ces allégations.

Mohammed El-Halabi, un ingénieur âgé de 38 ans, est originaire de Jebaliya, dans la bande de Gaza. Selon le Shin Beth, il a reçu une formation militaire et logistique du Hamas au début des années 2000 et le groupe islamiste l’aurait envoyé en 2005 infiltrer Vision Mondiale, dont il a fini par devenir responsable des activités à Gaza.

Mohammed EL-Halabi a été arrêté en juin au moment où il revenait à Gaza en provenance d’Israël. Les renseignements intérieurs israéliens affirment qu’il avait mis sur pied un «mécanisme systématique et sophistiqué» pour transférer au fil des ans, jusqu’à 50 millions de dollars américains au mouvement Hamas.

Il aurait crée selon le Shin Beth, des projets fictifs pour venir en aide aux fermiers, aux pêcheurs et aux démunis alors que ce sont des agents du Hamas qui étaient listés comme des employés de ces projets. Selon les services secrets israéliens, El-Halabi aurait avoué avoir détourné environ 7.2 millions de dollars par an, depuis plusieurs années, une somme qui représenterait 60% du budget de l’ONG Vision Mondiale consacré à Gaza.

Vision Mondiale, une organisation chrétienne installée aux Etats-Unis et s’active dans une centaine de pays avec un personnel estimé à 40.000 employés, s’est dit dans un communiqué publié en ligne, «estomaquée» par les allégations des autorités israéliennes. L’ONG caritative affirme n’avoir  «aucune raison de croire» que les accusations du Shin Beth étaient vraies.

Le Mouvement Hamas parle pour sa part, d’une campagne mensongère d’Israël pour justifier son blocus sur Gaza. Pour Israël, cette affaire tombe à pic et justifie sa mesure pour obliger les ONG qui reçoivent plus de la moitié de leur financement de gouvernements étrangers, à en faire la déclaration publique.