Amnesty International dénonce la répression des chiites à Bahreïn

Il y a une répression «accrue» des opposants chiites à Bahreïn, notamment depuis que les autorités ont déchu de sa nationalité, en juin dernier, le leader spirituel de la majorité chiite, cheikh Issa Qassem,  a dénoncé jeudi Amnesty International.

«Les autorités bahreïnies doivent cesser immédiatement leur répression accrue contre les critiques et les opposants pacifiques», a soutenu l’ONG de défense des droits de l’Homme dans un communiqué. A.I précise que plusieurs protestataires et 60 dignitaires chiites au minimum ont été convoqués ou arrêtés par les autorités pour leur implication dans une manifestation contre le retrait de nationalité à cheikh Issa ayant eu lieu à Diraz, non loin de la capitale, Manama.

La justice bahreïnie poursuit le dirigeant spirituel de la majorité chiite et opposant au pouvoir sunnite, Cheikh Issa, pour «collecte illégale de fonds» et «blanchiment» d’argent. Sa nationalité lui avait été retirée le 20 juin dernier après que le ministère bahreïni de l’Intérieur l’ait accusé d’«encourager le confessionnalisme» et de «servir des intérêts étrangers», faisant allusion à l’Iran.

Amnesty indique quatre de ces dignitaires ont écopé des peines de 1 à 2 ans d’emprisonnement et neuf autres sont détenus en attendant la tenue de leur procès.

Plusieurs activistes des droits humains ont été empêchés de quitter le territoire bahreïni ces dernières semaines, précise Amnesty.

Par ailleurs, dans son communiqué diffusé jeudi, un collectif d’oulémas chiites a qualifié ces condamnations d’«injustes», alors que, la veille, avait été rendu le verdict du procès de cheikh Majid al-Mishaal, un des quatre dignitaires condamnés à 2 ans de prison pour «rassemblement non autorisé» et «incitation à la désobéissance à la police».