Syrie : la fragile trêve tient encore

La trêve entrée en vigueur depuis lundi soir en Syrie semble tenir encore, en dépit de la sortie de la Russie qui a accusé les rebelles d’avoir violé à 23 reprises cette trêve négociée par Moscou et Washington, alors qu’elle serait respectée par les forces du président Bachar al-Assad.

Les forces gouvernementales syriennes ont complètement cessé le feu, à l’exception des zones où opèrent des militants du groupe Etat Islamique (EI) et du Front al-Nosra alors que les rebelles syriens auraient tiré à 23 reprises sur des quartiers résidentiels et des positions des forces gouvernementales, a déclaré mardi le général Viktor Poznikhir, de l’Etat-major russe.

De son côté, Vladimir Savtchenko, le responsable du Centre russe de coordination en Syrie, a affirmé lors d’une vidéoconférence, que les violations de la trêve avaient notamment été enregistrées dans les provinces d’Alep (Nord du pays), de Damas, d’Idleb (nord-ouest) ainsi que dans celles de Lattaquié (ouest) et de Hama (centre). Les forces gouvernementales n’auraient pas riposté à ces tirs.

D’autre part, des sources rebelles et l’OSDH (Observatoire syrien des droits de l’Homme) ont rapporté des raids aériens dans les provinces de Hama et d’Alep et des tirs sur des secteurs contrôlés par les rebelles près de Damas. Mais ces incidents ne sont pas de graves violations du cessez-le-feu.

Celui-ci, comme la précédente trêve fin février qui avait duré quelques semaines, ne concerne pas les groupes djihadistes. Mais le bilan des premières heures de ce cessez-le-feu est mitigé. Certes, il a permis une amélioration sensible de la situation, principalement en ce qui concerne le nombre de tués.

Mais aucune aide humanitaire n’a pu être acheminée alors que des centaines de milliers de personnes vivent dans les zones assiégées, notamment la partie rebelle d’Alep. Moscou et Washington espèrent également profiter de cette trêve pour relancer les négociations en vue de mettre un terme à un conflit qui a causé la mort de plus de 300 000 personnes en cinq ans, selon un bilan publié hier par l’OSDH.

A propos de Fitzpatrick Georges 1537 Articles
Georges Fitzpatrick a été analyste financier, puis journaliste spécialisé dans les marchés émergents pendant plus de 20 ans, il a officié à Wall Street dans plusieurs banques d’affaires de la place New Yorkaise