Plus de 300 «Frères Musulmans» dans le viseur des tribunaux militaires égyptiens

La justice militaire égyptienne envisage d’engager des poursuites à l’encontre de 304 personnes membres de la confrérie des Frères musulmans, qu’elle soupçonne d’être impliquées dans divers assassinats et attaques armées.

La majorité de ces 304 suspects sont exilés à l’étranger, mais cela n’empêche pas la justice militaire égyptienne de les poursuivre pour leurs liens présumés avec la série d’assassinats et d’attentats qui ont secoué ce pays d’Afrique du nord après la destitution de l’ex-président Mohamed Morsi, issue de la confrérie des Frères musulmans, à laquelle appartiendraient également les 304 suspects.

Dans un communiqué rendu public mercredi dernier, le parquet accuse ces suspects d’avoir pris part à la formation du groupe Hasm, responsable de diverses attaques dans la capitale égyptienne, Le Caire, et, plus largement, dans le delta du Nil.

Les mise en cause sont également accusées d’avoir constitué Liwa al-Thawra, un autre mouvement apparu l’année dernière et qui a revendiqué de nombreux attentats au Caire, parmi lesquels l’assassinat d’un général en octobre dernier.

De leur côté, les Frères musulmans ont toujours rejeté toute participation à ces violences. Leur leader, Mohamed Morsi, avait été élu président après le soulèvement de janvier 2011, qui a conduit au déclin du régime d’Hosni Moubarak. Mais il finira par être destitué en juillet 2013 par l’armée après des manifestations populaires contre lui.

Depuis lors, les Frères musulmans et leurs partisans sont sévèrement réprimés et harcelés. D’après certains analystes, une partie de la confrérie a préconisé la lutte armée contre le pouvoir. Néanmoins, à l’exception des attaques revendiquées par Hasm et Liwa al-Thawra, la majorité des attaques en Egypte ont été perpétrées par l’organisation djihadiste de l’Etat Islamique (EI), pour qui les Frères musulmans sont des apostats.