Egypte : HRW dénonce des destructions « illégales » d’immeubles dans le Sinaï

Human Rights Watch (HRW) a affirmé mardi que les forces armées égyptiennes ont intensifié les destructions d’immeubles dans la région du Sinaï depuis le lancement, en février dernier, d’une campagne militaire visant les djihadistes armés.

Ces destructions concernent des «centaines d’hectares de terres agricoles et au moins 3.000 immeubles résidentiels et commerciaux, ainsi que 600 bâtiments détruits en janvier», a indiqué dans un communiqué cette ONG internationale de défense des droits humains.

Et d’ajouter que les dernières destructions en date sont « les plus importantes depuis que l’armée a officiellement débuté sa politique d’expulsion en 2014 ». A propos, HRW a effectué une enquête en questionnant des témoins à distance et en étudiant « une série chronologique d’images satellite ».

Cet organisme n’a pas hésité à qualifier ces destructions d’ « illégales ». A en croire HRW, elles ont des fois lieu « dans le cadre de représailles contre des individus suspectés de terrorisme, ainsi que des dissidents politiques et leurs proches ».

Cette ONG internationale a indiqué avoir envoyé, au cours de ce mois, des lettres au ministère égyptien de la Défense, au gouverneur du Sinaï Nord et aux services de renseignement pour « enquêter sur les démolitions en cours ».  De leur côté, les forces armées égyptiennes n’ont pas fait de commentaires suite à ce rapport mardi matin.

Les premières démolitions ont eu lieu en 2013, d’après HRW. L’année suivante, les autorités ont annoncé « un plan d’expulsion des habitants d’une zone tampon sécuritaire de 79 km2, comprenant toute la ville de Rafah », limitrophe à l’enclave palestinienne de Gaza, a poursuivi l’ONG internationale, avant d’indiquer qu’ « à ce jour, l’armée a presque entièrement démoli la ville ».

Une nouvelle zone tampon a été aménagée dans la périphérie de l’aéroport d’Al-Arich, qui est la première localité du nord Sinaï. Elle est caractérisée par des démolitions d’habitations et de fermes.

Le gouvernement égyptien en a décidé ainsi suite à un attentat revendiqué par la branche locale de l’organisation djihadiste de l’Etat Islamique (EI) prenant pour cible les ministres de la Défense et de l’Intérieur dans la région. Mais ces autorités n’avaient pas été atteintes.