Les sud-coréens hostiles à l’arrivée de demandeurs d’asile Yéménites

Une pétition exigeant l’expulsion des Yéménites de l’île sud-coréenne de Jeju a été signée en quinze jours seulement, par plus d’un demi-million de Sud-Coréens opposés à l’arrivée des demandeurs d’asile yéménites.

Les signes de mécontentement des Sud-Coréens face à cet afflux de demandeurs d’asile du Yémen ne s’arrêtent pas là. Samedi, ce sont des centaines de manifestants qui se sont rassemblés sur la place Gwanghwarmun, dans le centre de Séoul, pour exiger l’expulsion des Yéménites aux cris de «Notre peuple d’abord !», «Nous voulons la sécurité», ou encore «Abolissons la politique d’exemption de visa !».

La veille, le ministère sud-coréen de la Justice avait annoncé qu’il modifierait la loi sur les réfugiés pour s’assurer qu’il n’y aura pas d’abus et qu’il prendrait des mesures pour éviter les problèmes potentiels de terrorisme et de criminalité.

Le Yémen a déjà été retiré de la liste des pays dont les ressortissants sont exemptés de visa pour visiter la Corée du Sud.

Entre janvier et mai 2018, ce sont plus de 552 Yéménites qui ont atterri sur l’île de jeju, bien plus que les 430 ressortissants du Yémen qui avaient  demandé entre 1994 et fin 2017 l’asile à la Corée du Sud.

Ces réfugiés sont tout d’abord passés par la Malaisie, l’un des rares pays qui accepte les ressortissants du Yémen pour trois mois sans visa. A l’approche de leur expulsion et sans réponse positive à leur demande d’asile, ils se sont repliés sur Jeju, à la faveur d’un vol ouvert récemment par la compagnie low-cost Air Asia entre Kuala Lumpur et cette île, où les ressortissants de la plupart des pays peuvent se rendre sans visa.

Avec une jeunesse qui s’inquiète des difficultés à trouver du travail, cette présence inattendue agace une population d’un pays qui, avec seulement 800 personnes s’étant vues accorder le statut de réfugié en vingt-quatre ans bien qu’étant signataire de la Convention de l’ONU sur les réfugiés, est traditionnellement peu disposé à accueillir des réfugiés.