L’Egypte adopte une nouvelle loi pour mieux contrôler Internet

Le chef d’Etat égyptien Abdel Fattah al Sissi a promulgué samedi dernier un texte ayant officiellement pour objectif de combattre la cybercriminalité, mais, de l’avis de certains observateurs, cette loi vise surtout à mieux contrôler Internet.

Sur la base de cette nouvelle disposition légale, l’administration égyptienne aura la possibilité de bloquer, sur décision de justice, tout portail web dont le contenu sera considéré comme «une menace pour la sécurité nationale» ou pour l’économie du pays. Il est à noter que les organisations ou personnes faisant l’objet d’une mesure de blocage pourront faire appel, de même que le parquet.

Au pays des pharaons, plus de 500 sites d’informations ou d’organisations de la société civile sont bloqués à l’heure actuelle, à en croire l’Association pour la liberté de pensée et d’expression (AFTE), dont le siège se trouve au Caire.

Toujours selon ce nouveau texte, « toute personne qui accède délibérément ou par erreur, et sans raison valable, à un site, un compte privé ou un système informatique dont l’accès est interdit » pourrait être condamnée à une peine d’un an de réclusion et à une amende de 50.000 à 100.000 livres égyptiennes (2.500 à 5.000 dollars).

En outre, « ceux qui créent, dirigent ou utilisent un site ou un compte privé dans le but de commettre ou faciliter la commission de crimes punis par la loi » peuvent également écoper d’une peine d’au moins deux ans de prison et 100.000 livres égyptiennes d’amende (5.000 dollars).