Syrie : les Emirats arabes unis rouvrent leur ambassade à Damas

Les Emirats arabes unis ont rouvert hier jeudi leur ambassade à Damas, où le chargé d’affaires des Emirats en Syrie a aussitôt pris ses fonctions.

Ce geste représente une grande victoire pour le régime de Bachar al-Assad qui a été mis au ban par les pays arabes dès le début du conflit en Syrie.

Les Emirats arabes unis disent vouloir normaliser leurs relations bilatérales avec Damas et éviter les ingérences régionales dans les « affaires syriennes arabes ». Cette allusion viserait l’Iran, pays extérieur au monde arabe dont le soutien à Assad a été déterminant.

Les experts pensent que les Emirats chercheraient, à travers leur présence en Syrie, à réduire l’influence iranienne dans ce pays et dans la région du Moyen Orient.

C’est en février 2012 que les six pays du Conseil de Coopération du Golfe ont annoncé la fermeture de leurs ambassades en Syrie pour protester à l’époque contre la violente répression des manifestations hostiles au régime de Bachar al-Assad. Damas n’avait depuis cessé de voir son isolement se renforcer.

Mais la donne a progressivement changé. La décision des Emirats arabes unis, qui ont un temps soutenu certains groupes armés rebelles contre Damas, de rouvrir leur ambassade en Syrie confirme une tendance qui se dessine depuis plusieurs mois maintenant.

La reconquête progressive du territoire syrien par le régime et ses alliés russe et iranien a fait voler en éclat le front anti-Assad. Les Occidentaux n’exigent plus le départ de Bachar al-Assad en préalable à tout processus politique, les Etats-Unis s’apprêtent à rapatrier leurs troupes de la Syrie et les pays arabes seraient tentés de considérer de nouveau le dirigeant syrien comme un interlocuteur.

Bien qu’il n’y ait pas de consensus pour l’instant, la Ligue arabe a discuté d’un retour de la Syrie au sein de l’organisation pan-arabe dont elle a été exclue au début de la révolution.

Le président soudanais Omar el-Béchir a franchi un cap le 16 décembre dernier en effectuant une visite à Damas, la première d’un chef d’Etat arabe dans ce pays depuis 2011.