Palestine : Les élections pourraient tourner en pomme de discorde

L’Autorité palestinienne a annoncé avant-hier l’organisation d’élections municipales sur l’ensemble des territoires palestiniens le 20 octobre prochain. Cette annonce unilatérale met un peu plus en danger son plan de réconciliation avec le Hamas déjà mis à mal.

Ces élections sont prévues dans le cadre de l’accord de réconciliation que le Fatah et le Hamas avaient signé en avril de l’année dernière. Les deux parties devaient s’effacer pour permettre à un gouvernement de transition neutre d’assurer l’organisation d’élections générales-municipales, législatives et présidentielles. Mais de nombreuses dissensions sont apparues ces dernières semaines. Le Hamas a commencé par dénoncer l’arrestation de plusieurs de ses membres en Cisjordanie. Selon le parti au pouvoir dans la Bande de Gaza, ces arrestations ont pour but d’empêcher une supervision de l’enregistrement des électeurs sur ce territoire fortement sous l’emprise de l’Autorité palestinienne. Le Hamas a décidé d’y réagir à la veille du recensement des électeurs dans la Bande de Gaza prévu au début de ce mois en suspendant l’activité de la CEC (Commission Electorale Centrale). Cette décision a bloqué le processus électoral dans la bande de Gaza puisque la CEC est justement chargée des aspects techniques et administratifs du processus électoral.

Dans ce contexte, l’annonce de l’Autorité palestinienne qui arrête une date pour les élections municipales fait craindre que celles-ci ne soient cantonnées à la seule Cisjordanie. Ce cas de figure serait un retour en arrière de plusieurs mois qui mettrait sérieusement en péril l’accord de réconciliation du Caire, retardant encore plus la formation d’un Etat palestinien unitaire.