Le Hamas à la croisée des chemins

Alors qu’il s’apprête à célébrer son quart de siècle d’existence, le mouvement islamiste palestinien Hamas se trouve à un tournant de son histoire. Il est appelé à prendre des décisions cruciales au regard du nouveau décor que plantent les révolutions arabes.

Dans l’ensemble, la situation lui est plutôt favorable. Le Printemps arabe s’accompagne dans la plupart des pays par une émergence des islamistes comme en Égypte où Mohamed Morsi, issu des Frères musulmans auxquels le Hamas est historiquement et idéologiquement lié, est devenu président. Rien que chez ce puissant voisin, cette nouvelle donne a une extrême importance puisqu’elle présage une prise d’importance pour le Hamas tandis que le frère ennemi, le Fatah de Mahmoud Abbas, devrait s’affaiblir. Dans ce cas de figures deux tendances sont d’actualité. Le Hamas de Gaza serait plus en faveur d’une passivité attentive : faire profil bas et laisser les événements poursuivre leur cour puisqu’ils semblent tourner en leur faveur. Les membres du Hamas en dehors de la Bande de Gaza préconiseraient par contre une réaction pour profiter des circonstances. Selon cette seconde branche, la réalisation d’actions marquantes telle qu’une réelle réconciliation avec le Fatah achèverait d’imposer les islamistes dans la représentation des intérêts de la population palestinienne.

Mais les islamistes du Hamas ne sont pas les seuls à réfléchir sur la meilleure attitude à adopter. La situation est encore pire pour la Communauté internationale, particulièrement les pays occidentaux. Étant donné qu’il est peu probable que le Hamas renonce à la violence, reconnaisse Israël ou les accords israélo-palestiniens, il leur sera de plus en plus difficile de continuer à isoler le Hamas quand ils sont obligés de composer avec le nouveau pouvoir égyptien.