La politique syrienne ambiguë face au mouvement de contestation

La répression sanglante du mouvement de contestation se poursuit en Syrie. Le dernier épisode en date est la mort de plus de 40 personnes, tombées sous les balles des forces de sécurité dans le nord-ouest du pays, alors que les autorités du pays multiplient les signes de concessions. Ces 40 morts font suite aux 60 civils morts le vendredi précédent à Hama, à 210 km au nord de Damas. En leur honneur, à peu près 100 000 personnes s’y sont réunis dimanche soir pour une manifestation. Cette escalade de la violence fait pourtant suite à des mesures prises par le pouvoir syrien pour apaiser la situation et amorcer des négociations grâce à certaines concessions. Il s’agit de l’annonce mardi dernier d’une amnistie générale, de la libération de plus de 450 prisonniers politiques et de conscience et de l’annonce dimanche de la création d’une commission pour l’élaboration d’un projet de loi sur les partis politiques. Cette dernière mesure est censée répondre à l’un des principaux points de la contestation populaire qu’est l’avènement du multipartisme puisque le parti Baas au pouvoir en Syrie depuis 1963 est, selon la constitution du pays, le dirigeant de l’Etat et de la société. Ces mesures font suite à la décision en avril dernier de lever l’Etat d’urgence en vigueur dans le pays depuis près de 50 ans. Ces concessions des autorités syriennes tranchent très nettement avec la violence qu’elles s’obstinent à utiliser pour réprimer la contestation en envoyant régulièrement l’armée dans les villes concernées.

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Georges Fitzpatrick a été analyste financier, puis journaliste spécialisé dans les marchés émergents pendant plus de 20 ans, il a officié à Wall Street dans plusieurs banques d’affaires de la place New Yorkaise