Soudan du Sud : le soutien intéressé de Khartoum

sud-soudan-khortoum-confrontationsLe Soudan du Sud est entré dans son deuxième mois de violents affrontements entre les forces du président Salva Kiir et les forces rebelles de son ex vice-président Riek Machar. Ces combats sont à l’origine d’énormes pertes en vies humaines par jour comme les 200 civils qui sont morts noyés dans le naufrage de leur bateau en fuyant  les villes où les combats font rage. Mais du côté de Khartoum, les craintes se font de plus en plus grandes car l’on redoute que l’anarchie ne s’installe au Sud et que les puits de pétrole deviennent inexploitables. C’est le pire des scénarios à éviter à tout prix. C’est pourquoi le gouvernement soudanais a donc dépêché un médiateur à Addis Abeba et promis d’envoyer au plus vite ses experts pour relever l’industrie pétrolière de son voisin.
Ce soutien est pour le moins surprenant quand on sait certains dignitaires du régime d’Omar el-Béchir n’ont jamais réellement accepté l’indépendance des sudistes. Au même moment, la communauté internationale assiste impuissante au suicide de la plus jeune Nation du continent, qui plonge dans le chaos trois ans seulement après son indépendance. Mais les conséquences économiques et sécuritaires obligent. En effet, la montée des violences dans le Sud a déjà provoqué une pénurie d’énergie dans le Nord. Comme l’a déclaré Moaz Farouk, un membre de la délégation gouvernementale pour le dialogue avec le Soudan du Sud, « ces événements menacent gravement la stabilité au Soudan et dans la région tout entière ». L’économie soudanaise est déjà fragile. Elle pourrait être plus gravement handicapée si les combats attisés par des rivalités politiques les ressentiments ethniques venaient à porter un coup d’arrêt à l’exploitation des puits de pétrole situés tous dans les territoires du Sud.

A propos de Fitzpatrick Georges 1537 Articles
Georges Fitzpatrick a été analyste financier, puis journaliste spécialisé dans les marchés émergents pendant plus de 20 ans, il a officié à Wall Street dans plusieurs banques d’affaires de la place New Yorkaise