Irak : Amnistie pour les rebelles sunnites

maliki-sunnitesAlors que les islamistes sunnites ne cessent de gagner du terrain en Irak, le Premier ministre Nouri al-Maliki a décrété mercredi une amnistie en faveur de tous ceux qui se sont associés à cette rébellion.
En clair, les tribus sunnites qui se sont insurgées contre le gouvernement irakien sont les principales cibles de cette amnistie. Elles se sont liées aux djihadistes de l’Etat Islamique en Irak et au Levant (EIIL), qui viennent de proclamer un califat sur les parties de l’Irak et de la Syrie passées sous leur contrôle ces dernières semaines. Malgré tout, le chef chiite du gouvernement irakien a voulu faire un geste visant une éventuelle réconciliation nationale.
Par le biais de cette amnistie, M. Maliki espère obtenir un consensus au niveau du Parlement, qui mènerait à la constitution de la nouvelle équipe exécutive. En effet, le dirigeant irakien a besoin d’une coalition pour former le gouvernement. Pour l’instant, les effets escomptés en décrétant cette amnistie ne semblent pas évidents. D’ailleurs, l’annonce de M. Maliki a été suivie d’échanges d’insultes perceptibles lors de la séance plénière au parlement. Pire, certains élus ont carrément quitté l’hémicycle pour montrer leur désapprobation à cette proposition. Ce genre d’attitude est courant au Parlement irakien : pas plus tard que mardi dernier, des députés sunnites et kurdes ont quitté la salle lors de la session inaugurale du Parlement élu en avril dernier.
Dans ce contexte, la prochaine réunion plénière, prévue pour la semaine prochaine, pourra-t-elle apporter beaucoup d’espoir pour le Premier ministre ? « Nous sommes dans une situation de faiblesse, mais si Dieu le veut, lors de la prochaine session, nous surmonterons cela par la coopération et la concorde », a-t-il déclaré dans un discours télévisé.