Irak : Craintes d’une homogénéisation ethnique du pays

Suite à l’offensive entamée par l’Etat Islamique (EI), le Haut Commissariat pour les Réfugiés (HCR) a dénombré pas moins de 600 000 déplacés. Antonio Guterres, directeur  de cet organisme spécialisé des Nations Unies, perçoit cette situation comme une menace pour la  « diversité  de la société irakienne ». Selon lui, l’importance de ce déplacement de population pourrait aboutir à une « homogénéisation des territoires avec les chiites et sunnites vivant séparément », a-t-il évoqué mercredi devant la presse à Bagdad.

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Au cours de son offensive lancée le 9 juin, l’EI a pris le contrôle d’importantes zones dans le nord, le centre et l’ouest de l’Irak. Face à l’arrivée des rebelles sunnites, les chiites habitant ces portions de territoires n’ont pas eu d’autre choix que de prendre la fuite .Ils vivent désormais dans la crainte de ne plus jamais être en mesure de retourner dans leurs terres d’origine. En parallèle, bon nombre de sunnites résidant dans des zones mixtes, se sont regroupés, de peur de représailles des milices pro-gouvernementales chiites.

A noter que ce phénomène de constitution de localités ou de quartiers ethniquement homogènes n’est pas nouveau, mais devenu plus important après le début de l’offensive de l’EI. Et de l’avis de M. Guterres, « cela devrait avoir de l’impact sur d’autres minorités irakiennes, dont, notamment, les chrétiens, les chabaks, les turkmènes et les yazidis ».Estimant que « la préservation de la diversité est un outil extrêmement important pour la paix, le futur et la reconstruction de l’Irak qui compte actuellement plus de deux millions de déplacés ».