Circulation Maritime : La piraterie se développe

Selon le Bureau International Maritime (BIM), la piraterie ne fait que progresser. Durant le premier semestre 2011, le centre de suivi spécialisé du BIM en la matière a recensé pas moins de 266 attaques dans le monde, soit 70 de plus que les six premiers mois de l’année dernière (196 attaques). Quant à la répartition géographique de ces forfaits, ce sont les eaux somaliennes qui sont les plus redoutables : 163 des attaques dénombrées y ont été perpétrées (60 %) et, le mois dernier, les pirates somaliens retenaient 420 personnes pour 20 navires. En Afrique toujours, la piraterie investit à grand pas la côte ouest et, plus précisément, le large du Bénin, théâtre d’une douzaine d’assauts, ainsi que les eaux nigérianes sur lesquelles six bateaux au minimum ont été attaqués. D’autres eaux comme celle d’Indonésie, de Malaisie, de Singapour ou de Chine du Sud ont également abrité une cinquantaine d’actes de piraterie.

Par ailleurs, les méthodes en constant développement qu’emploient les pirates actuellement constituent un autre motif d’inquiétude. A titre d’illustration, ceux qui opèrent dans le Golfe d’Aden et dans l’Océan Indien sont passés, en l’espace de cinq ans, des couteaux à l’arme automatique et aux lance-roquettes, devenant ainsi plus violents et plus efficaces.  En outre, certaines organisations de piraterie, délaissant l’isolement qui caractérisait leur activité il y a une décennie, font à présent partie de réseaux mafieux dans lesquels se partagent les rançons. Celles-ci sont estimées à 5 millions d’euros (7 millions de dollars) par navire au large de la Somalie. On comprend mieux pourquoi le chiffre d’affaire de la piraterie s’élèverait à 110 millions d’euros (150 millions de dollars) en 2010.

Cette situation ne peut qu’inquiéter la communauté internationale, surtout qu’elle perturbe des axes maritimes capitaux pour l’économie mondiale. Pour preuve, 30 % du pétrole brut mondial passe par le Golfe d’Aden, un détroit par lequel transite également 12 % du commerce mondial. Ce qui explique la présence militaire de certaines puissances, dont les Etats-Unis et la France.

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Georges Fitzpatrick a été analyste financier, puis journaliste spécialisé dans les marchés émergents pendant plus de 20 ans, il a officié à Wall Street dans plusieurs banques d’affaires de la place New Yorkaise