Libye : Les réfugiés ou les grands oubliés du conflit

Suite à la situation sécuritaire du pays, beaucoup de déplacés en Libye ne bénéficient d’aucune aide, qu’elle soit internationale ou locale. Le cas de la communauté minoritaire Tawarghas en est l’exemple frappant.

Displaced Tawargha women and children in TripoliCes réfugiés déplorent qu’aucune organisation humanitaire ne leur soit venue en aide cette année, une information confirmée par le porte-parole du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés pour la Libye.La plupart des organisations humanitaires internationales ont d’ailleurs commencé à gérer leurs opérations à distance, depuis la Tunisie.

Les Tawarghas sont un cas particulier. Le colonel Kadhafi a utilisé pendant sa résistance à la rébellion la ville de Tawargha, située à environ 40 kilomètres au sud de Misrata comme base militaire, ce qui a suffi à les faire accuser par les autres factions d’avoir rallié le dictateur. La ville de Tawargha a été prise et totalement incendiée en août 2011 par des milices de Misrata, ce qui a provoqué la fuite de 42 000 de ses habitants. Aujourd’hui encore, selon des agences locales, environ35 000 d’entre eux vivent dans des camps temporaires à Tripoli et à Benghazi. Le bureau du HCR en Libye précise qu’en raison de la détérioration de la situation sécuritaire dans le pays, aucune aide n’a pu être apportée aux camps de Tawarghas depuis le mois de février 2014.

Le HCR est à la recherche d’ONG partenaires pour aider à la distribution de l’aide dans les camps de personnes déplacées à l’intérieur du pays. La communauté internationale semble malheureusement bien indifférente au sort des déplacés libyens dans leur propre pays de manière générale. L’appel de fonds de 35 millions de dollars pour la Libye lancé par l’OCHA, le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies en octobre dernier, est devenu le premier appel dans le monde à ne recevoir aucun soutien.