Malgré des oppositions sur plusieurs dossiers, la Turquie et l’Iran sont favorables à renforcement de leurs relations comme veut le prouver leur position commune pour encourager une solution politique et arrêter la guerre au Yémen.
Les deux pays ont clarifié ce point à l’occasion de la visite officielle en Turquie mardi du président iranien Hassan Rohani qui a rencontré le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan. Dans une déclaration commune diffusée par la télévision d’Etat, les deux dirigeants ont reconnu avoir plus longuement discuté du Yémen que de l’Irak, de la Syrie ou encore de la Palestine.
La position commune des deux pays sur la crise au Yémen vient donner du poids à leur volonté de renforcer leurs relations commerciales et économiques pour atteindre les 30 milliards de dollars en 2015. Le commerce bilatéral entre les deux pays est actuellement défavorable à la Turquie puisque, selon le Premier ministre turc, l’Iran exporte 10 milliards de dollars et importe seulement 4 milliards de produits turcs. La Turquie souhaite que les échanges commerciaux entre les deux pays soient libellés dans les monnaies des deux pays pour ne pas « rester sous la pression de la valeur du dollar et de l’euro ». Recep Tayyip Erdogan a également souhaité une baisse du prix du gaz acheté à l’Iran. Huit documents de travail, notamment dans les domaines des transports, des douanes, de l’industrie et de la santé, ont été signés lors de cette visite.
Pourtant, jusqu’à la dernière minute, cette rencontre entre les dirigeants des deux principales puissances émergentes non arabes du Moyen-Orient était particulièrement incertaine.Téhéran n’avait guère apprécié les propos tenus une semaine auparavant par le Premier ministre turc qui accusait Téhéran de « chercher à dominer la région ». Les deux pays ont des positions divergentes en Syrie et en Irak. Mais, de plus en plus isolée sur la scène internationale, la Turquie est tentée de saisir l’opportunité que représente un accord sur le nucléaire iranien et la fin des sanctions internationales contre ce pays.
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