La banque fédérale américaine (Fed) a maintenu mercredi son taux d’intérêt directeur proche de zéro, une décision destinée à relancer la croissance économique qui pâtit d’une sérieuse baisse liée principalement à la chute des prix pétroliers.
Les estimations de croissance économique, relativement basses pour le premier trimestre 2015 qui viennent d’être communiquées par le Bureau of Economic Analysis, sont estimées à environ 0,2% en rythme annualisé pour l’ensemble du pays. Un chiffre très en-deçà des perspectives annoncées précédemment par les principaux instituts économiques américains.
Pour remédier à cet essoufflement, la Fed a décidé sans grande surprise de ne pas modifier son taux d’intérêt, une annonce qui a été relativement bien perçue par les marchés.
Après plusieurs mois de croissance soutenue, qui avait notamment permis à l’économie américaine de connaître une reprise, la baisse du prix du pétrole couplée à l’appréciation du dollar a eu finalement raison des perspectives économiques sur les entreprises du pays.
S’il est encore trop tôt pour connaitre les causes exactes de ce coup d’arrêt de l’économie américaine, un facteur semble néanmoins devoir se dégager: aux Etats Unis, la récente explosion de la production du pétrole de schiste a atteint des quantités telles qu’une grande partie de ce pétrole non conventionnel était vendu à l’export. Mais la chute brutale et globale qu’a connu le prix du baril l’an passé, a provoqué un effondrement de l’activité extractive aux Etats Unis.
D’après les spécialistes, la rapidité de ce ralentissement économique souligne la fragilité du boom du pétrole de schiste, et sa dépendance vis-à-vis d’un prix du baril élevé. Ils estiment par ailleurs que cette contraction rapide de l’industrie du pétrole non conventionnel pourrait avoir des répercussions plus graves si aucune mesure pour limiter la production n’est adoptée.
Les révolutions, ça commence dans l’euphorie puis ça se termine dans la terreur.
Plus sérieusement, d’un point de vue efficacité énergétique, l’extraction du pétrole de schiste se caractérise par une nette diminution de l’EROEI comparativement au pétrole conventionnel donc du point de vue économique cela ne pouvait que conduire à plus ou moins long terme vers une dégradation. L’euphorie des débuts n’est que le reflet de l’euphorie des marchés qui comme chacun ne le sait pas n’anticipent pas le futur mais seulement l’opinion du moment sur le futur.