La junte militaire au pouvoir en Thaïlande a fermé une chaîne de télévision satellitaire, restreignant, de manière flagrante, la liberté d’expression dans ce pays.
C’est via le réseau social Facebook que Jatuporn Prompan, le responsable des Chemises rouges, a annoncé qu’il a été demandé à Peace TV d’arrêter d’émettre jeudi à partir de 20h30 heure locale. Depuis plusieurs mois, cette formation politique favorable au gouvernement renversé lors du putsch du 22 mai 2014 se battait pour garder son autorisation d’émettre. Il faut noter que plusieurs chaînes de télévision d’opposition avaient d’abord été fermées après ce coup d’Etat. Mais, trois mois plus tard, les nouvelles autorités leur avaient permises de poursuivre leur diffusion à condition d’éviter tout sujet lié à la politique. Un cadre duquel Peace TV serait sorti d’après la junte, qui l’a sanctionné en passant par la Commission Nationale des Télécommunications (NTC), l’organe habilité à délivrer les licences. En réaction, les partisans de Jatuporn ont sévèrement décrié la fermeture de la chaîne de télévision sur le site web de leur favori. Ainsi, Pongsak Chaiyawut y a mentionné : « l’écran est noir, mais nos cœurs seront toujours rouges ». « C’est la version dictatoriale de la réconciliation », s’est moqué un autre commentateur, faisant allusion à l’engagement des militaires au pouvoir de passer outre les clivages partisans qui ont déchiré la politique thaïlandaise au cours de la dernière décennie.
Pour rappel, Thaksin Shinawatra, alors Premier ministre thaïlandais en 2006, avait été renversé puis contraint à l’exil. Quatre ans après, des milliers de ses partisans, les Chemises rouges, étaient descendus dans les artères de la capitale, Bangkok, pour exiger la démission du gouvernement de l’époque. Ce qui donna lieu à une sanglante répression menée par l’armée, soit un bilan de 90 morts. Au moment du dernier putsch, Yingluck Shinawatra, la sœur de Thaksin, était chef du gouvernement.
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