Mossoul (Irak) : un an d’occupation djihadiste

mousoulCela fait déjà un an que le groupe Etat Islamique (EI) contrôle Mossoul. Cette ville, qui est la capitale de la province de Ninive, était la première à tomber dans l’escarcelle de ce mouvement au tout début de sa vaste offensive en Irak, en juin 2014.

Reprendre le contrôle de Mossoul, c’est le principal objectif de l’actuelle lutte anti-djihadiste en Irak. Mais, cette perspective semble éloignée étant donné que l’organisation de l’EI a récemment raflé la ville de Ramadi, au plus grand dam des habitants originaires du chef-lieu de la province de Ninive : « nous avons été choqués d’apprendre que l’EI avait conquis Ramadi », a déploré Abou Yasser, qui résidait à Mossoul il y a plus d’un an. Pourtant, la reprise par l’armée gouvernementale de la localité de Tikrit en fin mars était porteuse de beaucoup d’espoir. Dans la foulée, les autorités irakiennes s’étaient engagées à libérer totalement la province d’Al-Anbar (ouest). Il aura suffi que Ramadi tombe pour que tous ces espoirs s’envolent, y compris ceux d’une imminente reprise de Mossoul. Ce, d’autant plus que l’offensive prévue sur cette dernière ville a été annoncée à plusieurs reprises sans jamais se concrétiser. En effet, elle devait d’abord avoir lieu vers la fin de l’année dernière et, ensuite, le lancement de cette offensive a été repoussé à la période avril – mai 2015. Puis, elle avait été reprogrammée pour la fin de l’année en cours. A présent, les autorités irakiennes font preuve de beaucoup de prudence sur cette question et il semble que cette opération n’est plus envisagée.

De l’avis du directeur pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord au Eurasia Group, Ayham Kamel, l’offensive sur Mossoul « va être indéfiniment repoussée », cette ville étant « trop grande pour garantir un succès à long terme ». A titre de comparaison, la superficie de Tikrit ne représente que 10 % de celle de Mossoul. De plus, les combats ayant eu lieu dans la première localité ont été largement facilités du fait du départ préalable de la majorité de ses 200 000 habitants. Pour ce qui est de Mossoul, environ la moitié des deux millions d’âmes qui y résidaient sont restées sur place malgré la mainmise djihadiste. Et, ces habitants ne sont pas libres de quitter cette ville, sous peine d’être sanctionnés par rebelles. En l’espace d’un an d’occupation, ils ont été témoins des affres de l’EI, dont des décapitations en public, des lapidations et des crucifixions.