Le mois de septembre prochain sera marqué par la célébration du 70ème anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale. Et cette célébration s’annonce particulière en Chine et au Japon avec la flambée ultranationaliste qui embrase les deux pays et que les conflits territoriaux en cours ne contribuent pas éteindre.
Le temps n’est jamais parvenu à faire oublier aux deux voisins la terrible époque des guerres déclenchées dans les années 1937-1945 par le Japon impérial. Et la tension latente entre les deux pays s’est dangereusement intensifiée ces derniers mois. Pour cette commémoration exceptionnelle, le comité permanent du bureau politique du Parti communiste a choisi de faire les choses en grand. D’immenses bannières du Parti ont été déployées à une quinzaine de kilomètres du centre de Pékin, sur le pont Marco-Polo. Cet endroit pèse lourd symboliquement parce qu’il a été le théâtre de ce que les manuels d’histoire du pays appellent l’ « incident du triple 7 ». Le 7 juillet 1937, une poignée de soldats chinois attaquèrent des troupes nippones qui procédaient à des manœuvres. L’accrochage servit de prétexte au Japon pour envahir la Chine. Les huit années qui suivirent firent plus de 20 millions de morts chinois selon le régime communiste.
Le sentiment de rancœur chinois, renforcé par le fait que le Japon ait toujours refusé de reconnaître l’ampleur exceptionnelle des crimes commis il y a trois quarts de siècle, est renforcé par l’intention du Premier ministre japonais Shinzo Abe de renforcer le rôle militaire de son pays sur la scène internationale, sur fond de différends territoriaux avec Pékin en mer de Chine. Pour les commémorations de septembre prochain, le Japon y va également de sa campagne de propagande nationaliste mené par un gouvernement de révisionnistes qui souhaite redonner au pays sa grandeur d’antan.
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