Bahreïn : énième procès pour un leader de l’opposition

shariif-ibrahimL’opposant bahreïni Ibrahim Charif devrait à nouveau comparaître devant la justice au cours de ce mois pour avoir « prôné un changement politique par la force », comme rapporté mercredi par des sources judiciaires. Cette personnalité politique avait été mise aux arrêts le mois dernier alors qu’elle venait à peine d’être libérée de prison.

Grâce à une amnistie royale, Ibrahim Charif retrouvait la liberté le 19 juin dernier après un séjour de quatre ans en prison pour avoir été impliqué aux violences assorties au mouvement de contestation initié par la majorité chiite en 2011. C’était pour peu de temps vu que cet opposant a de nouveau été arrêté en mi-juillet pour « violation de la loi ».

Mardi dernier, le procureur Waël Buallay a annoncé, par voie de communiqué relayé par l’agence officielle BNA, qu’ « un individu » venait d’être déféré devant la justice par le ministère public pour avoir « prôné un changement politique par la force et les menaces, et incité à la haine contre le régime ». Si le nom du prévenu n’est pas mentionné sur cette annonce, il s’agirait de M. Charif à en croire certaines sources judiciaires.

Ainsi, la première audience du procès est prévue pour le 24 août prochain au niveau de la Haute cour criminelle, comme précisé dans le communiqué. Par ailleurs, il est également reproché au même leader de l’opposition d’avoir prôné « des troubles violents » dans une « tentative directe de porter atteint à la stabilité du royaume et de renverser le régime ». Pour information, M. Charif figurait parmi les moteurs du mouvement de protestation lancé en 2011 par l’opposition bahreïnie dans le but d’exiger la mise en œuvre de réformes politiques.

De l’avis de certaines sources de l’opposition, Ibrahim Charif a été arrêté le mois dernier pour avoir décrié la politique des autorités bahreïnies à l’occasion d’une cérémonie commémorative de l’une des victimes de la répression du mouvement de protestation. D’après des ONG de défense des droits humaines, 89 personnes au minium ont été tuées au cours des violences depuis 2011 tandis que des centaines d’autres ont été arrêtées et traînées en justice.