Les premières candidatures de femmes aux élections municipales dans l’histoire de l’Arabie Saoudite, ont été enregistrées pour participer au scrutin de décembre prochain, suscitant un intense débat entre « progressistes » et conservateurs.
Jusqu’à la mi-septembre, les candidates saoudiennes ont la possibilité de se manifester en vue des élections municipales de décembre prochain. Il s’agira, en même temps, du premier scrutin à l’occasion duquel les femmes pourront voter. C’est depuis le samedi 22 août dernier que les électrices ont commencé à s’enregistrer dans des centres séparés de ceux des hommes.
En Arabie Saoudite, les femmes doivent se couvrir intégralement et ne peuvent ni travailler, ni voyager, ni disposer d’un passeport sans l’aval d’un homme de leur famille, à l’instar du père ou du mari. En plus, les femmes n’ont pas le droit de conduire.
Ce n’est qu’en 2011 que le roi Abdallah, décédé en janvier dernier, a accordé aux femmes la possibilité non seulement de voter, mais également de poser leur candidature à l’occasion des municipales de 2015. Et, deux ans plus tard, le même dirigeant a instauré un quota des femmes à l’Assemblée consultative nationale non élue : elles disposent de 30 sièges sur les 150. Depuis la disparition d’Abdallah en janvier dernier, l’Arabie Saoudite est dirigée par le roi Salmane.
De l’avis de Human Watch Rights, la possibilité pour les Saoudiennes de voter est un « signe de progrès » mais cette ONG de défense des droits de l’Homme estime que la mesure est « insuffisante pour intégrer totalement les femmes dans la vie politique saoudienne ».
Pour HRW, les autorités devraient carrément annuler le système d’autorisation familiale imposé aux femmes avant de travailler, de voyager ou de se marier afin de faire évoluer réellement leur statut. A l’opposé, les conservateurs sont farouchement contre cette avancée. Sur Twitter par exemple, certains ont créé un mot-clé sur « le danger de la participation des femmes aux élections municipales », où ils soutiennent leur position par des versets du Coran ou en citant des avis de religieux conservateurs.
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