A l’occasion d’une interview accordée jeudi à France 24, le Premier ministre irakien, Haider al-Abadi, s’est dit disposé à examiner toute proposition russe en vue de bombarder les positions de l’Etat Islamique (EI) en Irak.
Avec de tels propos, Bagdad tend clairement la main à Moscou. Toutefois, M. Abadi a jugé, lors de cet entretien, qu’il serait prématuré d’évoquer d’éventuelles discussions entre les deux parties. Par contre, il est prêt à étudier toute proposition de la Russie dans ce sens. De leur côté, les Russes se sont dits également disposés à étudier une telle possibilité. Ce, au cas où ils reçoivent une demande de l’Exécutif irakien ou si une résolution à ce propos est adoptée au Conseil de sécurité des Nations Unies, comme l’a expliqué un responsable du ministère des Affaires étrangères. De l’avis du chef du gouvernement irakien, il est de l’intérêt de son pays de partager des renseignements avec la Russie et l’Iran. Néanmoins, M. Abadi a clairement déclaré que son pays ne compte en aucun cas prendre part à des opérations en Syrie, son objectif étant de chasser le groupe EI de son territoire.
Pour ce qui est des réelles intentions du président russe Vladimir Poutine, au sujet duquel sa volonté ou pas de combattre l’EI est remise en question, le Premier ministre irakien croit que la Russie veut vraiment lutter contre Daech. Et d’ajouter qu’il serait étonnant que les éléments de ce groupe djihadiste soient épargnés par Moscou, étant donné que plus de 2 000 ressortissants russes sont, à l’heure actuelle, dans les rangs de l’EI. Ces derniers provoqueront le chaos dans le cas où ils rentraient en Russie, a estimé M. Abadi. D’où, l’intérêt de la Russie de lutter contre l’EI.
Depuis mercredi, la Russie a entamé des frappes aériennes contre les positions du groupe EI en Syrie. C’est le seul Etat qui a reçu l’aval du président syrien Bachar al-Assad pour mener ce type d’opérations sur le territoire syrien.
Poster un Commentaire