Le célèbre Arc de triomphe de Palmyre, un monument vieux de 2 000 ans et situé à l’entrée de la célèbre rue à colonnades du site historique, avait été détruit hier dimanche, a rapporté Mamoun Abdelkarim, le chef des Antiquités en Syrie, assurant avoir reçu des informations sur le terrain confirmant que le monument avait été piégé par l’Etat islamique il y a quelques semaines.
Ce nouvel acte fait craindre l’anéantissement de la cité antique classée au patrimoine mondial et dont les monuments sont détruits les uns après les autres par les djihadistes de l’Etat islamique depuis qu’ils ont pris la ville située à 205 kilomètres à l’est de Damas le 21 mai dernier aux troupes de Bachar al-Assad. En août, le groupe ultra-radical avait déjà privé la ville de ses plus beaux temples, ceux de Bêl, souvent présenté comme le plus beau du Moyen-Orient avec celui de Baalbeck au Liban, et Baalshamin, détruits à coups d’explosifs. Le même mois, un des meilleurs experts mondiaux, l’ancien patron des Antiquités de la ville Khaled al-Assaad, avait été exécuté à l’âge de 82 ans et son corps mutilé. En septembre, c’était au tour de plusieurs célèbres tours funéraires de la cité, uniques au monde, d’être détruits.
Et il y a de fortes chances que les djihadistes ne s’arrêtent pas là. D’autres monuments auraient déjà été piégés. L’amphithéâtre ou encore la colonnade sont pressentis pour être les futurs monuments détruits. Les Nations unies avaient affirmé en décembre 2014, images satellitaires à l’appui, que près de 300 sites importants avaient été détruits, abîmés ou pillés depuis mars 2011. Et la destruction des sites archéologiques devrait s’aggraver.
Les djihadistes, qui considèrent les statues ou les fresques représentant des hommes ou des animaux comme de l’idolâtrie, les détruisent désormais par vengeance, selon le chef des Antiquités de Palmyre, puisque l’Arc de triomphe n’était pas un monument religieux mais une œuvre architecturale civile.
Poster un Commentaire