Trois journalistes iraniens proches des réformateurs ont été arrêtés par les services sécuritaires iraniens, rapportent mardi des agences de presse locales, sans cependant préciser ni la date, ni la raison de leur arrestation.
L’agence Ilna, proche des conservateurs, a annoncé que deux des journalistes arrêtés étaient Issa Saharkhiz, qui a été directeur des médias au ministère de la Culture durant la présidence du réformateur Mohammad Khatami entre 1997 et 2005, et Ehsan Mazandarani, qui dirige le quotidien réformateur Farhikhteghan, qui appartient à l’Université libre islamique, une grande institution privée. Le premier est intervenu régulièrement ces derniers mois sur les chaînes en persan des radios BBC et VOA (Voix de l’Amérique) pour critiquer les dirigeants du pays, en particulier le guide suprême, l’ayatollah Ali Khamenei.
Les deux hommes n’en sont pas à leurs premiers déboires avec la justice de leur pays. Accusé de propagande contre le régime de la République islamique et d’insulte au guide suprême, Issa Saharkhiz avait déjà été condamné en septembre 2010 à trois ans de prison et avait été libéré à l’issue de sa peine fin 2013. Ehsan Mazandarani, pour sa part, avait été arrêté en 2009 lors du mouvement de contestation contre la réélection de l’ancien président ultra-conservateur Mahmoud Ahmadinejad, pour action contre la sécurité nationale et contact avec des étrangers.
L’agence Mehr, proche des conservateurs modérés, a révélé que la troisième journaliste arrêtée était Afarine Chitsaz, qui travaille au quotidien gouvernemental Iran. Parallèlement à ces révélations, la télévision d’Etat iranienne annonçait l’arrestation par les services de renseignements des Gardiens de la révolution, l’armée d’élite du régime, de « plusieurs membres d’un réseau d’infiltration lié aux gouvernements hostiles occidentaux qui travaillaient dans les réseaux sociaux et les médias du pays », promettant des informations supplémentaires ultérieurement.