USA – Somalie : Une infiltration discrète

Après les deux mandats de Georges Bush marqués par deux guerres (en Afghanistan et en Irak), le président Barack Obama, arrivé au pouvoir en 2008, a toujours tenu à effacer l’image d’une Amérique belliqueuse. C’est pourquoi, quand même il entrevoit la nécessité de recourir aux armes, la discrétion est de mise.

La Somalie semble constituer un exemple type de cette stratégie. Depuis de longues années, les rebelles d’Al Shebab, qui contrôlent la majeure partie du Sud de la Somalie, gênent considérablement les activités nationales comme celles des organismes internationaux. En outre, ils seraient liés à Al Qaïda, partageant avec la plus célèbre des organisations terroristes un faible pour les attentats-suicides. Un tel mouvement ne peut donc passer inaperçu à Washington, qui s’impliquerait indirectement à Mogadiscio par la Bancroft Global Development. C’est une société basée aux Etats-Unis et spécialisée dans la sécurité qui s’occupe de former les forces de la Mission de l’Union Africaine en Somalie (AMISOM).

D’ailleurs, celles-ci ont récemment réussi un coup d’éclat en récupérant la capitale somalienne des mains des insurgés, rompant avec leur nonchalance de renommée ; un succès qui, selon certaines analyses, n’est pas étranger aux américains de Bancroft. En récompense, les prestations de cette dernière sont officiellement rémunérées, à coup de millions de dollars, par les gouvernements burundais et ougandais, desquels sont issus les hommes de l’AMISOM. Mais, les sommes décaissées leurs sont rendues par les USA selon des révélations du New York Times. Le journal affirme également que la CIA a récemment érigé des locaux pour les services secrets somaliens, situés non loin de ceux de Bancroft et de l’aéroport de Mogadiscio. La même source renchérit en dévoilant que la CIA soutient financièrement l’Agence Nationale de Sécurité Somalienne (SNSA), laquelle opère indépendamment du gouvernement de transition. En jetant un œil sur le tableau précédent, il semble avoir anguille américaine sous roche somalienne. D’après certains observateurs, l’intense présence américaine à Mogadiscio ne présagerait que l’imminence d’une frappe contre les rebelles. Mais, vraisemblablement toujours traumatisés par la bataille de 1993, les Etats-Unis ont apparemment choisi d’y aller mollo.