Le ministre saoudien des Affaires étrangères Adel al-Jubeir a annoncé hier dimanche, la rupture des relations diplomatiques du royaume wahhabite avec la République islamique d’Iran.
La situation déjà tendue entre les deux grandes puissances régionales rivales s’est à nouveau, fortement dégradée après l’attaque de l’ambassade saoudienne à Téhéran et la violente réaction iranienne après l’exécution du dignitaire religieux chiite saoudien, Nimr Baqer al-Nimr.
Ce dernier a été exécuté le 2 janvier dernier à l’âge de 56 ans en même temps que 46 autres personnes condamnées pour terrorisme dans ce que l’ONG Human Rights Watch considère comme la plus importante exécution en masse en Arabie saoudite depuis 1980.
Considéré comme l’un des critiques les plus virulents contre le régime saoudien, Nimr Baqer al-Nimr était le chef de file des manifestations qui avaient secoué la province orientale du royaume et fief de la communauté chiite. Son exécution a ravivé les tensions entre les deux grandes puissances, en froid depuis la révolution iranienne en 1979.
Le guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei a averti que « sans aucun doute, le sang du martyr (Nimr) versé injustement portera ses fruits et la main divine le vengera des dirigeants saoudiens ».
Dans la nuit de samedi à dimanche, des centaines de personnes en colère ont incendié à coup de cocktails Molotov le siège de l’ambassade d’Arabie saoudite à Téhéran, dans laquelle ils ont ensuite pénétré et l’ont saccagée. Selon un témoin, le feu a détruit l’intérieur de l’ambassade. Le consulat saoudien à Machhad, dans le nord-est de l’Iran a également été attaqué. Quarante manifestants ont été arrêtés à Téhéran et quatre à Machhad.
C’est la seconde fois que les relations diplomatiques entre les deux pays sont rompues après la période entre 1897 et 1981, suite aux sanglants affrontements entre pèlerins iraniens et forces saoudiennes lors du pèlerinage à la Mecque, en 1987.
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