Les forces du régime syrien font une percée à l’ouest du pays

Les forces progouvernementales se sont emparées hier dimanche de Rabia, une localité rebelle stratégique du nord-ouest de la Syrie contrôlée depuis 2012 par des groupes rebelles, dont les Turkmènes syriens et le Front al-Nosra, la branche syrienne d’Al-Qaïda.

Cette évolution sur le terrain assombrit un peu plus l’horizon pour les pourparlers de paix prévus dans les prochains jours à Genève.

Selon l’Observatoire Syrien des Droits de l’Homme (OSDH), les forces militaires loyales au président Bachar Al-Assad ont encerclé la localité par le sud, l’ouest et le nord les 48 heures qui ont précédé sa prise, s’emparant de 20 villages aux alentours. Rabia, la plus grosse agglomération de la zone montagneuse Jabal Turkmane, constitue un carrefour d’approvisionnement reliant la frontière turque aux places fortes rebelles.

Cette conquête, avec celle de Salma, un autre bastion rebelle tombé il y a une dizaine de jours, permettent au régime de Damas, de renforcer son contrôle sur la province de Lattaquié, berceau de la famille du président Bachar al-Assad. L’OSDH souligne que plus de 90 civils ont été tués au cours des derniers jours par des raids probablement russes sur l’est du pays. Par ailleurs, l’armée continue sa progression pour reprendre Kinsaba, située dans les zones rurales de l’ouest de la province d’Idlib, dans le nord-ouest du pays. La ville est un bastion de l’Armée de la conquête, une coalition de groupes djihadistes comprenant notamment le Front al-Nosra.

Les dernières conquêtes des forces pro-gouvernementales, auxquelles ont largement contribué les forces russes, confortent la position de Damas avant les négociations de paix de Genève. Prévues au départ pour ce lundi, elles seront probablement retardées de quelques jours, sur fond de désaccords liés à la composition de délégation de l’opposition. Ces discussions doivent porter sur la feuille de route établie en décembre par le Conseil de sécurité de l’ONU qui prévoit un cessez-le-feu, un gouvernement de transition dans les six mois et des élections dans les 18 mois à venir.