Le ministère irakien des Affaires étrangères a convoqué dimanche l’ambassadeur d’Arabie Saoudite en Irak, Thamer Al Sabhan, pour lui faire part de son mécontentement suite à ses propos critiques à l’endroit de la force paramilitaire chiite luttant contre l’organisation de l’Etat Islamique (EI), qualifiant ces propos d’«ingérence» dans les affaires intérieures du pays.
Dans un communiqué, la diplomatie irakienne a précisé avoir convoqué Al-Sabhan, qui est le premier diplomate saoudien à occuper le poste d’ambassadeur en Irak depuis 25 ans, pour «lui notifier une protestation officielle au sujet de déclarations dans les médias, et qui constituent une ingérence dans les affaires intérieures de l’Irak ».
En effet, l’ambassadeur saoudien a déclaré, lors d’une interview à la chaîne satellitaire irakienne Al-Sumaria, que la présence des forces paramilitaires des Hached al-Chaabi (Unités de mobilisation populaire) n’était pas souhaitée dans les régions arabes sunnites et kurdes parce qu’«elles ne sont pas acceptées par les enfants de la société irakienne».
Il faut noter que ces forces sont constituées en grande partie, de groupes armés appuyés par l’Iran. Si l’apport de cette coalition pro-gouvernementale est considérable dans la lutte contre le groupe EI, qui s’est emparé d’importantes portions du territoire irakien, ses milices ont toutefois commis certaines exactions dont des exécutions sommaires, des enlèvements et des destructions de biens au sein des communautés sunnites et kurdes.
Dimanche matin, des élus chiites irakiens n’ont pas caché leur mécontentement suite aux déclarations de l’ambassadeur saoudien, certains allant même jusqu’à réclamer son expulsion. A l’opposé, Thamer Al Sabhan a reçu le soutien de l’Alliance des forces irakiennes, principal groupe sunnite au Parlement.
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