L’OSDH (Observatoire Syrien des Droits de l’Homme) a rapporté d’intenses bombardements par la Turquie hier jeudi dans la soirée de zones contrôlées par les Kurdes dans le nord de la province d’Alep, en Syrie. La Turquie accuse le PKK, le Parti des travailleurs du Kurdistan, et les milices kurdes de Syrie d’avoir perpétré l’attentat d’Ankara mercredi soir, qui visait un convoi de bus transportant des militaires, et qui a tué 28 personnes et fait 81 blessés selon le dernier bilan.
Au moment où l’OSDH faisait son rapport, les bombardements turcs duraient depuis plus de cinq heures et se poursuivaient, ce qui en fait la plus forte attaque contre les zones contrôlées par les Kurdes depuis qu’Ankara a commencé à bombarder ces positions il y a quelques jours. Les bombardements turcs ont également visé le bastion kurde d’Afrin, tuant deux civils et blessant 28 autres. Les autres zones sous contrôle kurde bombardées par Ankara, auparavant aux mains de rebelles, ont été conquises il y a peu par les FDS (Forces démocratiques syriennes), une coalition arabo-kurde largement dominée par les YPG, les Unités de protection du peuple kurde, grâce notamment au soutien des raids aériens russes.
Pour les autorités turques, l’attentat de mercredi a été planifié par le PKK et les combattants des YPG kurdes. Ces derniers réfutent ces allégations. Alliés aussi bien des Turcs, au sein de l’Otan, que des Kurdes, qu’il appuie et arme dans la lutte au sol contre les djihadistes de l’Etat islamique, les Etats-Unis se sont refusés hier jeudi à désigner un responsable de l’attaque. Ils appellent les deux camps à la retenue devant une situation qui, si elle se détériore davantage, rendrait le conflit syrien plus complexe encore qu’il ne l’est déjà.
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