Silence radio en Chine sur le scandale des «Panama Papers»

En dépit du fait que la Chine occupe une grande place dans les révélations des «Panama Papers», les autorités de Pékin gardent le silence dans une tentative d’étouffer des accusations qui pèsent sur de hauts dirigeants du régime communiste chinois.

L’implication de hauts cadres et dirigeants chinois est pourtant clairement mise en évidence. L’ICIJ, le Consortium international des journalistes d’investigations, qui coordonne l’enquête sur ce scandale, assure que « des proches d’au moins huit membres, anciens ou actuels » du tout-puissant comité permanent du Bureau politique du Parti communiste chinois (PCC) et l’organe qui dirige la deuxième économie mondiale, ont ouvert des sociétés écrans dans des paradis fiscaux.

L’ICIJ épingle notamment le beau-frère du président Xi Jinping et la fille de l’ex-Premier ministre Li Peng, des accusations qui mettent dans l’embarras le président chinois alors qu’il mène tambour battant, une vaste campagne anticorruption destinée à assainir les rangs du PCC via de nombreuses arrestations de cadres.

De plus, en dehors de l’élite politique, la Chine représentait un des pays privilégiés pour le cabinet panaméen spécialisé dans la création de sociétés offshore et dans la conception des montages juridiques complexes rendant opaque la provenance des fonds placés un gisement majeur de clients fortunés.

La Chine héberge le plus grand nombre de bureaux du cabinet panaméen au cœur du scandale que n’importe quel autre pays. Et malgré cela, en plus de l’ampleur du scandale et des répercussions planétaires qu’il a entraînés en quelques jours à peine, les autorités chinoises observent un silence absolu.

Dans un éditorial, le quotidien chinois officiel «Global Times» a accusé de «puissantes forces» occidentales d’être derrière une campagne de «désinformation». En dehors des médias officiels, le sujet est largement censuré dans la presse comme dans les réseaux sociaux. Selon des instructions envoyées aux rédactions, les journalistes chinois ont été enjoints de «supprimer tous les contenus sur les fuites des Panama Papers ».

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