Quatre journalistes iraniens ont été condamnés par la justice iranienne à de lourdes peines de prison pour «collusion» avec des gouvernements étrangers et atteinte à «la sécurité nationale», ont annoncé mardi, les avocats des prévenus.
Davoud Assadi, Ehsan Mazandarani, Ehsan Safarzayi et Afarine Chitsaz, une femme, ont été informés mardi de leurs peines respectives de 10, 7 et 5 ans de prison pour les deux derniers. Ces peines sont les plus lourdes que la justice iranienne a prononcées, ces dernières années, contre des journalistes.
Arrêtés en novembre 2015 par les Gardiens de la Révolution, l’armée d’élite du régime iranien, ces journalistes travaillaient tous dans des médias réformateurs et étaient accusés d’être des membres d’un réseau d’infiltration lié à des gouvernements occidentaux «hostiles» à la République islamique d’Iran.
Les avocats des journalistes ont déclaré qu’ils allaient faire appel de ces condamnations. Le sort réservé à Issa Saharkhiz, un cinquième journaliste également arrêté en novembre, n’a pas été précisé. Avant son arrestation, il était intervenu régulièrement sur les chaînes en persan des radios BBC et VOA (Voix de l’Amérique) pour critiquer les dirigeants du pays, en particulier le Guide suprême de la révolution iranienne.
L’annonce de ces condamnations est plutôt embarrassante pour le président modéré, Hassan Rohani et son gouvernement qui prônent une plus grande liberté de la presse. Mais son camp fait face à une opposition farouche de certains milieux ultraconservateurs qui accusent certains journalistes d’être liés à des réseaux d’infiltration liés à l’Occident et certaines chaînes de radio et de télévision en persan basé à l’étranger.
Le gouvernement du président Rohani n’a pas encore réagi à ces condamnations qui interviennent à quelques jours du second tour des élections législatives. Lors du premier tour, les partis réformateurs et modérés avaient réussi à augmenter considérablement le nombre de leurs élus sans atteindre toutefois la majorité.
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