Le prince saoudien, Mohammed ben Salmane Al Saoud a présenté hier lundi, un plan historique intitulé «Vision saoudienne à l’horizon 2030», dont l’un des éléments majeurs est le début de la privatisation de la Saudi Aramco, la plus grande compagnie pétrolière du monde.
La première étape de cette privatisation sera la cession par la monarchie arabe de 5% du capital de la société. L’opération, qui doit assurer une réelle transparence dans la gestion d’Aramco, permettra en outre, de constituer un des fonds souverains les plus capitalisés au monde, à raison de 2.000 milliards de dollars, qui le positionnera juste derrière le fonds d’investissement new-yorkais Black Rock doté de 4.600 milliards de dollars.
Le Royaume wahhabite prévoit également de recourir pour la première depuis une quinzaine d’années, à l’emprunt auprès des grandes banques internationales. Dans le même temps, il prévoit sur le plan domestique la réduction, voire la suppression de subventions sur les carburants, l’électricité et l’eau, l’instauration d’une TVA, sans oublier un impôt sur les boissons sucrées et les articles de luxe.
Ces mesures devraient constituer les plus grands changements que l’économie du pays ait connus depuis plus de quatre-vingts ans. Destiné dans un premier temps à résister à l’effondrement des cours du brut, qui ont perdu près de 70% de leur valeur depuis juin 2014, la stratégie saoudienne a l’objectif plus large de préparer l’après-pétrole, l’Etat tirant encore jusqu’à l’an dernier près de trois quarts de ses recettes du pétrole.
Cette ultra dépendance de l’or noir avait valu au royaume saoudien l’abaissement en décembre dernier, par l’agence de notation Fitch de son évaluation des perspectives économiques de «stables» à «négatives».
Le FMI avait tiré, l’automne dernier, la sonnette d’alarme en prévenant que si rien n’était fait pour la réformer, la plus grande économie du Moyen-Orient tournerait à vide d’ici cinq ans.
Poster un Commentaire