Dans un rapport publié dimanche, l’OSDH (Observatoire Syrien des Droits de l’Homme) révèle que la torture et les conditions inhumaines de détention dans les prisons du régime syrien, notamment l’absence de médicaments et de nourriture, ont été à l’origine de la mort d’au moins 60 000 prisonniers en cinq ans.
L’OSDH dit se baser sur des données communiquées par des sources au sein des prisons syriennes et des agences de sécurité du pays. A titre d’illustration, 14 456 détenus, dont 110 enfants, seraient ainsi morts dans la prison de Saydnaya, l’une des plus grandes du pays, située à 30 kilomètres au nord de Damas, et dans les centres de détention des services de renseignements de l’armée de l’air et de la sécurité de l’Etat.
Les adversaires du régime ne sont pas épargnés puisque plusieurs milliers de morts auraient également été recensés dans les prisons tenues par les groupes rebelles et terroristes. Damas n’a pas commenté le contenu du rapport de l’OSDH.
Le directeur de l’OSDH Rami Abdel Rahmane affirme qu’un demi-million de personnes ont été emprisonnées dans les geôles du régime depuis le début du conflit en 2011, conflit qui a coûté la vie à plus de 270 000 personnes et contraint des millions d’autres à l’exil.
Les dénonciations des traitements infligés aux prisonniers dans ce conflit se multiplient. Avant le rapport de l’OSDH publié dimanche, un précédent rapport de l’ONU, datant de février, avait déploré une politique « d’extermination du régime » qu’il a assimilée à un crime contre l’humanité. En 2013, un photographe de l’armée syrienne désigné sous le pseudonyme de « César », était parvenu à faire sortir du pays des dizaines de milliers de photos prises entre mai 2011 et août 2013 montrant les corps de 6 786 personnes ayant péri dans les prisons du régime.
Poster un Commentaire