Inde : des ambassadeurs africains inquiets pour la sécurité de leurs ressortissants

L’assassinat d’un professeur congolais dans la capitale indienne a eu de fortes réactions chez le corps diplomatique africain accrédité à New Delhi. Un groupe d’ambassadeurs africains en Inde a déclaré, mercredi, envisager de recommander à leurs gouvernements de déconseiller la venue d’étudiants de leurs pays en Inde, où les étudiants africains sont souvent victimes d’agressions.

Alem Tsehage Woldemariam, ambassadeur d’Erythrée et doyen du groupe, en a fait l’annonce dans un communiqué. Les ambassadeurs ont annoncé qu’ils ne participeraient pas aux célébrations de l’Africa Day, qui sont organisées ce jeudi par le conseil indien pour les relations culturelles, expliquant que la communauté africaine était en deuil, et ont demandé de repousser l’événement.

Masunda Kitada Olivier, un professeur venant de la République démocratique du Congo, a été tué, vendredi soir, à coup de pierres et de briques par trois hommes à la suite d’une querelle avec un chauffeur de rickshaw, véhicule tricycle utilisé pour le transport des personnes ou des marchandises. Deux des trois hommes soupçonnés de l’agression mortelle ont été arrêtés. Le professeur tué enseignait dans un établissement privé.

La police assure qu’il n’y avait pas d’intention raciste dans cette agression. Pourtant, les Africains sont fréquemment victimes d’attaques racistes en Inde. Le groupe d’ambassadeurs africains a dénoncé le fait que plusieurs agressions et harcèlement d’Africains dans le pays soient passés inaperçus, sans poursuites judiciaires sérieuses ni condamnation de leurs auteurs.

En 2013, un Nigérian avait été tué par une bande dans l’Etat de Goa, dans l’ouest du pays. En 2014, un ministre de l’agglomération de Delhi n’avait pas hésité à mener personnellement une équipe de policiers dans un quartier populaire de la capitale pour s’en prendre aux Africains. Et, plus récemment en fin janvier, ce sont une étudiante tanzanienne de 21 ans et ses amis qui ont été attaqués par une foule, semble-t-il, en représailles à un accident mortel impliquant un véhicule conduit par un Soudanais.