L’armée jordanienne a été la cible hier mardi, d’un attentat suicide à la voiture piégée dans une région désertique frontalière avec la Syrie.
Six militaires ont été tués dans cette attaque qui a amené les autorités du pays à décréter les frontières avec la Syrie et l’Irak «zones militaires fermés».
L’attentat, dont le genre a rarement été expérimenté par la Jordanie même depuis le début du conflit syrien, s’est produit dans le nord-est de la Jordanie, dans un no man’s land dans le triangle où se rejoignent les frontières du royaume hachémite avec la Syrie et l’Irak et où sont massés, selon les derniers chiffres officiels jordaniens plus de 60.000 Syriens souhaitant se réfugier dans le pays.
La voiture piégée conduite par un kamikaze est partie d’un camp de fortune de réfugiés syriens, avant de passer par une ouverture, utilisée pour le passage de l’aide humanitaire, dans une barrière de terre séparant le camp et la première position de l’armée dans la région. L’explosion de la voiture chargée d’explosifs a tué six garde-frontières jordaniens et blessé 14 personnes selon les services de sécurité d’Amman. L’attaque n’a pas été revendiquée mais a accentué les inquiétudes d’Amman sur des infiltrations dans le pays de djihadistes depuis la Syrie. Le chef des garde-frontières le général Saber Al-Mahayra a prévenu en mai dernier que près de 2 000 Syriens sur les 600 000 que la Jordanie accueille comme réfugiés selon les chiffres de l’ONU sont soupçonnés de collaborer avec l’Etat islamique. Des armes et des munitions ont déjà été saisies auprès de réfugiés.
En décrétant « zones militaires fermées » les frontières jordaniennes avec la Syrie et l’Irak, l’armée jordanienne n’a pas précisé si cette mesure signifiait une fermeture de la frontière aux Syriens qui fuient par dizaines de milliers leur pays en guerre via les deux seuls points de passage encore ouverts et contrôlés fermement par les militaires jordaniens, la frontière avec l’Irak étant déjà fermée.
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