Washington et Moscou comptent renforcer leur coopération sur le front syrien

Le secrétaire d’Etat américain John Kerry s’est rendu jeudi à Moscou, où il a été reçu dans la soirée par le président russe, Vladimir Poutine, avec lequel il a abordé les moyens de renforcer la coopération militaire entre les deux pays en Syrie et de relancer le processus de paix dans ce pays.

Si officiellement rien n’a filtré de la proposition américaine, le quotidien américain le Washington Post a publié un document du gouvernement américain selon lequel John Kerry devrait proposer aux Russes d’unir leurs efforts pour lutter ensemble en Syrie, contre l’Etat islamique et le Front al-Nosra, la branche syrienne d’Al-Qaïda.

La proposition américaine consisterait à établir un centre de commandement commun en Jordanie pour diriger une intense offensive aérienne contre les combattants de l’Etat islamique et d’Al-Nosra, qualifiés de groupes terroristes par le Conseil de sécurité de l’ONU.

Moscou devrait en contrepartie limiter ses frappes aériennes à des cibles choisies conjointement avec les Etats-Unis et le régime syrien devrait cesser de bombarder les rebelles modérés.

Pour Washington, la priorité  est de régler les problèmes du non-respect de la trêve par le régime de Bachar al-Assad et la montée en puissance d’Al-Nosra. Les discussions devraient se poursuivre ce vendredi entre John Kerry et son homologue russe, Sergueï Lavrov.

Si la proposition américaine était adoptée par Moscou, la stratégie des Etats-Unis en Syrie entrerait dans une phase inédite, exposant l’administration américaine à des critiques y compris de la part de ses alliés, puisqu’il s’agirait d’un rapprochement de facto avec le régime de Bachar al-Assad.

Un haut responsable du département d’Etat a prévenu que les Etats-Unis n’avaient «pas une patience infinie» soulignant qu’en cas d’échec des discussions entre John Kerry et les Russes, Washington devrait opter pour une approche «très différente» loin de la coordination avec les autorités de Moscou.