L’ONU qualifie de «crime de guerre» les coupures d’eau à Damas

Depuis Genève, le chef du groupe de travail de l’ONU sur l’aide humanitaire en Syrie, Jan Egeland a qualifié de «crime de guerre» les actes de sabotage et de privation d’eau qui pénalisent majoritairement les habitants civils de la capitale syrienne.

Des combats entre régime et rebelles ont aggravé la pénurie d’eau potable qui touche les 5,5 millions d’habitants de Damas et sa banlieue.

Depuis deux semaines, les combats font rage à Wadi Barada, une localité rebelle située à 15 kilomètres de Damas où se trouvent les principales sources d’eau potable approvisionnant la capitale, dont les habitants sont durement touchés depuis le 22 décembre par une grave pénurie d’eau.

Les belligérants se renvoient la responsabilité de cette situation. Le régime accuse les rebelles de «contaminer au diesel» les réserves d’eau de Wadi Barada et de couper l’approvisionnement de Damas tandis que les insurgés affirment que ce sont les bombardements du régime qui ont détruit les infrastructures.

Les Nations unies ont annoncé une enquête pour déterminer les responsabilités de chaque camp, mais l’urgence demeure le rétablissement de l’eau. La pénurie dans la ville a entraîné une explosion du prix de l’eau minérale avec le passage d’un pack de six bouteilles de 1.5 litre de 1.3 dollar US à 2 dollars US.

En plus de la pénurie d’eau qu’ils causent à Damas, les combats à Wadi Barada constituent une violation de la nouvelle trêve en Syrie censée ouvrir la voie à des négociations sous l’égide de la Russie, la Turquie et l’Iran en vue d’un règlement de ce conflit qui a fait plus de 310 000 morts depuis mars 2011, et provoqué une grave crise humanitaire avec plus de la moitié des Syriens qui ont été déplacés.