Les Arabes en Israël ont fait grève hier mercredi, fermant les portes de leurs magasins, entreprises et écoles, en guise de protestation contre la démolition par les autorités israéliennes de maisons construites sans les permis requis, qui sont très difficiles à obtenir.
D’après Mohammad Barakeh, le chef d’une organisation chapeautant plusieurs Organisations Non Gouvernementales représentant les Arabes israéliens, le suivi de la grève «a dépassé leurs espérances».
D’après la radio publique israélienne, le mouvement a été largement observé à Nazareth et Umm el-Fahm, deux des plus grandes villes arabes d’Israël, et dans la ville mixte d’Haïfa.
Le mouvement de contestation a été lancé suite à la destruction mardi de onze bâtisses dans la ville arabe de Qalansuwa, dans le nord du pays. Forcé par une décision de justice de démolir la colonie juive d’Amona en territoire palestinien occupé et confronté à la surenchère politique pratiquée sur sa droite à ce propos, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu avait promis en décembre d’appliquer la loi avec la même rigueur contre les constructions illégales de Juifs et d’Arabes.
Suite à la destruction des maisons de Qalansuwa, le maire de la ville a démissionné en signe de protestation. La Liste unie, une coalition de formations arabes qui représente le troisième groupe à la Knesset, le parlement israélien, a qualifié cette destruction de « crime sans précédent» et de «déclaration de guerre contre les habitants et contre la communauté arabe d’Israël».
Profitant de l’occasion, les Arabes israéliens n’ont pas manqué de souligner la difficulté pour eux d’obtenir les permis de construire nécessaires, ce qui les contraint à bâtir illégalement. Ce regain de tension ne devrait pas améliorer le sentiment de discrimination ressenti par les Arabes israéliens, descendants des Palestiniens restés sur leurs terres à la création d’Israël en 1948, qui, représentant 17,5% d’une population majoritairement juive, se plaignent depuis longtemps de discrimination.
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