Le torchon brûle entre la Turquie et l’Allemagne

Le président turc, Recep Tayyip Erdogan s’est pris aux autorités allemandes qui viennent d’annuler la tenue de deux des meetings de la diaspora turque en Allemagne, en perspective du référendum sur un projet d’élargissement de ses pouvoirs.

«Allemands, vous ne faites en rien de la démocratie et vous devriez savoir que vos pratiques ne sont pas différentes de celles des nazis», a déclaré  Erdogan à l’adresse des dirigeants allemands, lors d’un rassemblement à Istanbul.

«Je pensais que l’Allemagne avait renoncé depuis longtemps à ces pratiques. Nous nous étions trompés», a-t-il ajouté. Pour information, trois millions de Turcs résident outre-rhin.

En Europe, il n’y a pas que les autorités allemandes qui semblent peu favorables à la tenue des meetings pro-Erdogan sur leur sol. Le chancelier autrichien Christian Kern a lui aussi, appelé dimanche à interdire dans l’intégralité de l’Union Européenne (UE) les réunions électorales de personnalités politiques de nationalité turque.

Dans un entretien accordé au Welt am Sonntag, Kern a estimé que la mise en place d’un régime présidentiel en Turquie aurait pour conséquence d’affaiblir l’Etat de droit, de restreindre la séparation des pouvoirs et d’aller dans le sens contraire des valeurs de l’UE.

«La Turquie s’est éloignée de plus en plus de l’Europe ces dernières années. Les droits de l’Homme et les valeurs démocratiques sont foulées aux pieds. La liberté de la presse est un mot étranger», a-t-il déclaré.

A propos de Fitzpatrick Georges 1537 Articles
Georges Fitzpatrick a été analyste financier, puis journaliste spécialisé dans les marchés émergents pendant plus de 20 ans, il a officié à Wall Street dans plusieurs banques d’affaires de la place New Yorkaise