Le rapprochement entre Ryad et Téhéran n’est pas pour demain

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Dans une interview diffusée hier mardi à la télévision saoudienne, le vice-prince héritier saoudien, Mohammed ben Salmane a déclaré, dans des remarques plus directes que d’habitude, que son pays refusait tout dialogue avec Téhéran, qu’il accuse d’être «un régime construit sur une idéologie extrémiste».

Bien que l’essentiel de l’interview ait été consacré au vaste programme de réformes de l’économie saoudienne baptisé Vision 2030, le prince Mohammed ben Salmane, fils du roi Salmane et également ministre de la Défense du royaume wahhabite, a estimé impossible un dialogue avec l’Iran, pays qu’il accuse également de vouloir contrôler «la terre des musulmans et de diffuser son chiisme duodécimale dans le monde musulman».

Il a promis de protéger le royaume des manœuvres visant, selon lui, à assoir la domination de Téhéran dans le monde musulman. Mais sa déclaration la plus ambigüe a été celle qui avance que la lutte d’influence entre le royaume sunnite et la République islamique chiite devait avoir lieu «à l’intérieur de l’Iran et non pas en Arabie saoudite».

L’Arabie saoudite dirige une coalition militaire arabe qui intervient au Yémen contre des combattants rebelles Houthis alignés avec l’Iran en lutte contre les autorités pro-saoudiennes du pays.

Mais bien que l’Iran dément tout soutien militaire ou financier aux combattants Houthis, l’Arabie saoudite a rompu il y a un an ses relations diplomatiques avec la République islamique, à cause de ces ingérences présumées dans les affaires des pays arabes, que ce soit en Syrie, en Irak, au Yémen ou à Bahreïn. Ryad accuse les autorités de Téhéran de ne pas avoir été sincères dans les tentatives de rapprochement entre les deux pays.

A propos de Fitzpatrick Georges 1537 Articles
Georges Fitzpatrick a été analyste financier, puis journaliste spécialisé dans les marchés émergents pendant plus de 20 ans, il a officié à Wall Street dans plusieurs banques d’affaires de la place New Yorkaise