La grève prolongée dans le site particulièrement sensible de la centrale nucléaire israélienne de Dimona, qui dure depuis six mois maintenant, a pris une dimension inquiétante, au point de contraindre le gouvernement à une mesure drastique pour y mettre fin.
Lors de sa réunion de dimanche dernier, le cabinet israélien a approuvé une ordonnance relevant de la législation de l’état d’urgence qui autorise le gouvernement à réquisitionner les ingénieurs du réacteur nucléaire de Dimona. Cette mesure induit que les employés qui refusent de reprendre le travail pourront être licenciés.
Le gouvernement justifie ce recours extrême par la nécessité de réagir face aux dommages potentiels causés aux « intérêts essentiels de l’Etat ».
Selon le quotidien Haaretz, tout au long du mouvement, les grévistes ont bloqué des plans de développement, refusé d’accorder des licences de sécurité et ont même cessé de faire fonctionner une pièce essentielle de machinerie.
Cette grève dans le site de la centrale nucléaire de Dimona, commencée au mois de février dans le cadre de négociations autour d’une nouvelle convention collective, est un fait pratiquement sans précédent dans l’histoire des relations de travail en Israël.
Les employés, qui n’ont pas le droit de communiquer avec des éléments extérieurs, notamment la presse, n’ont pas réagi à la décision du gouvernement.
Construite en collaboration avec la France à compter de 1957, le réacteur de Dimona n’est pratiquement jamais évoqué en Israël, mais, selon des publications spécialisées, tout le secteur est protégé à la fois par des fusées Patriot et par le système antimissiles Dôme de fer.
Son programme atomique n’avait été révélé qu’en 1986 par les fuites d’un technicien nucléaire Mordehaï Vanunu. Israël est considéré comme le seul pays doté de l’arme nucléaire au Moyen-Orient, ce qu’il n’a jamais officiellement reconnu.
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