L’émir du Qatar, cheikh Tamim al-Thani, effectue ce jeudi des déplacements en Turquie et en France pour discuter avec les dirigeants de ces pays de la crise qui oppose Doha à ses voisins saoudiens et émirati.
Ce déplacement est le premier de l’émir du Qatar dans les deux pays, depuis le déclenchement de la crise du Golfe.
En Turquie, cheikh Tamim al-Thani sera dans un terrain conquis à sa cause, puisqu’Ankara s’est rangée du côté de Doha dans son différend avec ses voisins arabes du Golfe.
Depuis le début de l’embargo, la Turquie a augmenté ses échanges commerciaux avec le Qatar. Le soutien de Recep Tayyip Erdogan s’étend jusqu’au plan militaire, avec des manœuvres militaires menées le mois dernier par la Turquie, conjointement avec les forces armées du Qatar.
La Turquie a également annoncé son intention de déployer 3.000 hommes sur une base militaire au Qatar. Cependant, la Turquie profite également des bons rapports qu’elle a avec l’Arabie saoudite pour tenter de jouer un rôle de médiateur entre les différentes parties.
En France, le contexte du déplacement du cheikh Tamim al-Thani est différent. Embarrassée, la France est alliée avec chacun des trois pays et ne veut pas se mettre à dos l’un des protagonistes.
Depuis le début de la crise, le président français Emmanuel Macron s’est entretenu à plusieurs reprises avec l’émir du Qatar, le prince héritier saoudien Mohammed Bin Salman et Mohammed Bin Zayed, le prince héritier des Emirats Arabes Unis.
Le Qatar est soumis depuis le 5 juin à un embargo de la part de l’Arabie saoudite et des Emirats arabes unis qui lui reprochent de soutenir le terrorisme et de s’être rapproché de l’Iran, l’ennemi des monarchies sunnites du Golfe.
Saoudiens et Emiratis ont présenté au Qatar une liste de 13 demandes, parmi lesquelles la fermeture de la chaîne TV Al-Jazeera, l’arrestation de responsables islamistes et une prise de distance avec l’Iran. Doha a rejeté ces exigences, estimant qu’elles portaient atteinte à sa souveraineté.
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